En 2004, l’association réunionnaise Rive Océan Indien, dédiée au combat contre le VIH dans cette zone, décide d’étendre son action à la lutte contre la grande pauvreté régnant à Madagascar. Est alors créée une nouvelle association appelée MIROIR.
Afin d'aider des femmes malgaches en situation précaire, n’ayant reçu aucune éducation ni formation, et souvent seules pour élever leurs enfants, MIROIR - Madagascar et l’Île de la Réunion pour Oser, Innover et Réussir - a développé une activité de broderie solidaire.
Après avoir formé ces femmes pendant six mois à la broderie, artisanat traditionnel malgache, l'association les intégre au sein d’un atelier de commerce équitable, produisant des ouvrages brodés de grande qualité.
Aujourd’hui, 50 femmes travaillent 5 jours sur 7 dans l’atelier Miroir, installé dans une jolie maison à Amboditsiry, à quelques kilomètres du centre d’Antananarivo.
Elles sont rémunérées et déclarées, ont accès aux soins, bénéficient d’un déjeuner quotidien et d’un mois de congés payés. Par ailleurs, l’association prend en charge la santé et la scolarité de leurs enfants. Au total, depuis le début du programme, plus d'une centaine d'enfants ont été aidés. En 2024, 72 sont scolarisés dans des écoles privées, gage d’une meilleure éducation.
Les débouchés économiques de Madagascar ne permettant pas d’écouler une production haut de gamme, les articles sont exportés vers La Réunion d’où ils sont commercialisés par les bénévoles de Rive OI.
Ces bénévoles apportent leur aide sans compter pour faire connaître les produits Miroir et développer leur diffusion dans la zone Océan indien et en Europe.
100 % des bénéfices sont réinvestis dans l’association. L’appui financier de Rive Océan Indien et de généreux donateurs et parrains permet, depuis plus de dix ans, de compléter les ressources provenant de la vente des produits. Ainsi est assurée la pérennité de l’atelier d’où sortent chaque année environ 3500 articles brodés.
Grâce à cette activité professionnelle stable, les brodeuses de l’atelier Miroir ont vu leurs vies se métamorphoser.
Longtemps livrées à elles-mêmes pour trouver un moyen de survivre au jour le jour, elles ont appris, en venant travailler chaque jour dans leur atelier à œuvrer avec d’autres pour le bien commun. Produire des broderies de grande qualité leur procure une réelle fierté qu’elles n’ont jusqu’alors jamais ressentie.
Ensemble, elles se sentent coresponsables de la qualité de leurs ouvrages et de la gestion de leur lieu et temps de travail.
Avoir un métier et un salaire leur a donné une estime de soi, importante pour elles, capitale pour leurs enfants. Elles savent désormais que leurs enfants ne seront pas condamnés à la précarité qu’elles ont elles-mêmes connue. Miroir leur a permis de trouver leur place dans la société et d’être des citoyennes à part entière.